8 mars 2022
Temps de lecture : 5 minutes
Découvrez la suite de l'interview consacrée aux solutions de recharge des véhicules avec Jean-Baptiste Guntzberger, dirceteur de Shell recharges solution.
Nous en saurons plus sur le paysage automobile français d'ici 10 ans et parlerons du coût d'un véhicule électrique.
Découvrez le monde de la recharge électrique
Jean-Baptiste Guntzberger est directeur de Shell recharge solutio (SRS).
SRS, qui appartient au groupe Shell, a été créée en 2009 par des entrepreneurs néerlandais qui croyaient au véhicule électrique et savaient que pour accompagner son développement, il fallait apporter une solution de recharge. Leur MOJO : « On ne peut pas mettre sur la route une borne par véhicule. Il faut que la borne soit partageable avec tous ». En France, nous sommes une équipe de 23 personnes et nous existons depuis 2016. En 2021, nous avons vendu 5000 bornes ce qui représente le double par rapport à 2020.
On dit que l’électrification des véhicules va s’accélérer. Savez-vous quel sera le paysage automobile français d’ici 10 ans et 20 ans ?
JBG : "Aujourd’hui, les véhicules électriques et hybrides rechargeables représentent 22% des ventes de nouveaux véhicules (13% VE + 9% d’hybride rechargeable) ce qui est énorme. Le modèle 3 Tesla était en tête, la Dacia Spring en octobre suivi par la Zoé et les prix commencent à baisser. La machine est désormais lancée et cela va durer. La prochaine étape va être du côté des PL avec un arbitrage à faire entre l’efficacité électrique et l’hydrogène.
Ce qu’il est important de comprendre dans cette électrification en marche sera la sollicitation du réseau électrique. Les véhicules électriques et hybrides rechargeables représenteront 4.5% de la consommation d’électricité en 2030 et autour de 9% à 10% en 2050. 10% de la consommation, ce n’est pas négligeable et cela représente l’équivalent d’un pic de consommation électrique hivernal. Il est donc très important de maîtriser notre énergie. C’est pour cela qu’on parle de plus en plus du Vehicle to grid (VtoG) où le couplement du véhicule avec d’autres infrastructures pour stocker l’énergie et la partager. Le modèle le plus connu est de coupler un véhicule électrique à une maison ce qui permet de partager l’énergie de la voiture avec la maison la nuit et la recharger le jour avec des panneaux solaires installés sur la maison par exemple. Le modèle technique de VtoG fonctionne parfaitement mais la France ne sera pas le plus gros client dans les années à venir car le nucléaire représente 70% de notre énergie et nous donne donc une indépendance énergétique précieuse. Vous l’avez compris, le contrôle de la consommation d’énergie sera vraiment fondamental à l’avenir..
Est-ce que c’est vraiment moins cher la voiture électrique ? (Coût achat plus élevé, maintenance différente, installation de borne et électricité qui augmente).
JBG "La bascule se fait en fonction des usages des véhicules. En dessous de 10.000 km par an, cela peut être très intéressant ; cela dépend également d’où on va se recharger : c’est beaucoup moins cher à la maison, que sur le réseau public ou privé. Une étude de Leaseplan est sortie il y a peu sur la consommation des véhicules électriques et montre que cela est de plus en plus intéressant de conduire une voiture électrique."
Selon une étude de Lease Plan publiée le 14 octobre 2021, la station de charge revient désormais moins cher que la pompe à essence dans une majorité de pays européens. Selon l’étude « car cost Index 2021 » En France, le coût mensuel d’utilisation d’un véhicule est bien plus bas en électrique qu’en véhicule thermique pour le segment des véhicules D2 (voitures familiales). Il reviendrait à 899€ par mois pour un véhicule électrique et à 1039€ pour une essence.
Certaines personnes disent que l’électrique est dangereux et qu’on peut vite se retrouver coincé sans électricité dans un embouteillage. Est-ce une peur justifiée ?
JBG "Lorsque l’on possède un véhicule électrique, on anticipe toujours sa journée et sa batterie. C’est une habitude à prendre pour ne pas se faire surprendre. Une voiture électrique ne consomme pas dans les embouteillages et il est vrai que, même si le froid joue sur la batterie, ce n’est que très peu. En France, le froid a peu d’impact sur les véhicules car nous avons un climat tempéré. C’est en revanche plus problématique dans des pays aux hivers très froids comme en Norvège "